Le festival

Notre démarche repose sur la préservation d’un patrimoine musical trop peu connu du grand public. Cette proposition est unique en France et soutenue par le label indépendant français Frémeaux & Associés (2001 : Prix In Honorem de l’Académie Charles-Cros pour « sa contribution à la préservation du patrimoine et de la mémoire », 2014 : Grand Prix de l’Académie du jazz) qui distribue les albums de Sébastien Troendlé, le responsable artistique du festival.

Le concept :
    • Rendre hommage aux musiques et aux danses afro-américaines originelles et à toutes celles et ceux qui les ont créées en leur donnant vie sur scène, lors de rencontres, conférence, exposition, actions culturelles et masterclasses.
    • Rendre ces musiques accessibles à tous les publics avec des actions spécifiques pour les familles éloignées des pratiques artistiques.
    • Faire émerger de jeunes talents grâce à un tremplin, inédit pour ces styles musicaux.
    • Pérenniser un festival annuel et itinérant sur l’ensemble du territoire alsacien.

En lisant différentes biographies de musiciens et une multitude de livres sur la musique noire américaine, il est devenu clair qu’une partie de l’Histoire reste très obscure. Le boogie-woogie et le ragtime tout comme le blues sont les parents directs du jazz. Pourtant seules quelques lignes y sont consacrées dans « Le grand livre du jazz » de Joachim-Ernst Berendt (une référence en la matière). Ceci n’est qu’un exemple très représentatif d’une amnésie générale. On a l’impression qu’une période allant de 1880 à 1920 est totalement omise ou à peine évoquée.

Dire que le boogie-woogie était la musique la plus populaire du début du 20ème siècle et devait obligatoirement faire partie du répertoire de tout orchestre digne de ce nom pour contenter le public. Le ragtime et le boogie-woogie englobent dans leur histoire le piano mécanique, le phonographe, le cinéma muet.
Le boogie-woogie est à la source du rythm’n blues, du rock’n roll et du rocksteady.
Le ragtime et à la source du dixieland qui va donner naissance au jazz. Scott Joplin ne pouvait-il pas écrire sur ses partitions : « plus d’un million d’exemplaires vendus du Mapple Leaf Rag dans le monde entier » ?

Aujourd’hui encore, on n’ose pas souvent mélanger le ragtime et boogie dans un même festival ou sur un album ! Le boogie, était « une musique pas très fréquentable », que les mères redoutaient lorsque leurs enfants devenaient musiciens, alors que le ragtime était « un peu plus évolué ». Ceci est cliché qui perdure de nos jours et qui n’a plus de raison d’être. Leur socle historique commun, devrait suffir à vouloir les unir.

Les esclaves déportés sur le continent nord-américain mêlent à leurs chants ancestraux la musique de leurs maîtres, qu’ils acclimatent. De cette rencontre entre la tradition africaine et les musiques savantes, populaires et religieuses occidentales vont naître des formes d’expression nouvelles : le cake-walk, le blues, les negro spirituals, le ragtime et bientôt le jazz.

En près de trois siècles, au moins dix millions d’Africains ont été déportés de l’Afrique de l’Ouest jusque dans le sud des États-Unis d’Amérique.

Dans les sociétés africaines traditionnelles, la musique et la danse occupent une place centrale : la plupart des moments de la vie quotidienne ainsi que les rituels religieux ou sociaux sont accompagnés de chants et de danses, et l’interaction entre les exécutants et le « public » est telle que ceux-ci ne font souvent qu’un.

Le blues prend forme vocale et instrumentale originale au sein de la population noire du sud des États-Unis d’Amérique dans la seconde moitié du XIXe siècle. Né de l’esclavage, où les Noirs étaient traités plus comme un capital d’exploitation fermier ou ouvrier que comme des êtres humains, nourri par le racisme, la ségrégation et la misère, il en porte la douleur et en exprime le climat d’affliction, mais témoigne aussi de la vitalité de ses inventeurs.

Les chants évangéliques noirs des États-Unis, les gospel songs (de Gospel, Évangile), constituent le domaine le plus authentiquement populaire de la musique afro-américaine. Chaque dimanche, les temples méthodistes, baptistes, pentecôtistes, sanctifiés résonnent de millions de voix qui louent le Seigneur, chantent leurs peines et leurs espoirs. La congrégation entonne des hymnes, parfois fort anciennes.
Le piano stride ou Harlem stride est un style de piano jazz apparu à Harlem vers 1919. Hérité du ragtime, dont il tire ses bases, le stride utilise beaucoup plus d’improvisation que son prédécesseur et se base sur le rythme du swing. C’est un style assez difficile à maîtriser : la main gauche saute typiquement entre une note basse et un accord pour établir la pulsation et le fondement harmonique ; la main droite improvise des éléments mélodiques rapides et syncopés. Le stride, au même titre que le jazz en général, puise toute son essence dans la musique blues ce qui le distingue du ragtime ou du novelty piano.

Source : Encyclopedia

Mettons fin à ces clivages et redonnons leurs titres de noblesse à toutes ces musiques dans des soirées qui reflètent l’esprit de l’époque.